PORTRAIT D’UN ARTISTE SCULPTEUR 

  Alain POLYDOR est né en mai 1965 . Venir au monde au printemps cela n'a rien de banal. C'est la saison qui caractérise le retour à la vie, et qui va introduire en lui une vitalité qui va  forger sa personnalité. Ses premières années sont bercées par le rythme d'une vie de mutation , de changement lié au métier de son père. De nombreux voyages, de nombreuses rencontres, vont développer chez lui l’inspiration et le fil conducteur de sa voie artistique.

Une rencontre peut changer une vie

La mienne a pris un tournant décisif entre 2015 et 2017, lors de mon séjour en Nouvelle-Calédonie. C’est là que j’ai rencontré Norbert, un Kanak qui m’a transmis les fondements de la sculpture sur bois. Ce moment d’initiation, profondément humain et spirituel, a été le point de départ de mon parcours artistique.

De retour en France, j’ai choisi de m’engager pleinement dans cette voie. J’ai suivi une formation professionnelle de huit mois, couronnée par l’obtention d’un CAP de sculpture ornemaniste. Cette étape a consolidé ma pratique, tout en m’ancrant dans une recherche personnelle et artistique plus large.

Aujourd’hui, je crée des œuvres conceptuelles, à la croisée de la nature, de la figure humaine et de formes plus abstraites. Mes sculptures questionnent notre rapport au monde vivant : elles rappellent la beauté et la force des écosystèmes – qu’ils soient végétaux ou animaux – tout en soulignant leur fragilité. L’harmonie entre les êtres, la nécessité de préserver notre environnement, et la place de l’homme dans cette équation sont au cœur de mon engagement.

Ma démarche commence presque toujours par le dessin, puis je modèle une maquette en terre, qui me permet d’explorer les volumes. Ce n’est qu’ensuite que je choisis le bois dans lequel la sculpture prendra vie. Le choix du bois est essentiel : j’utilise principalement des essences locales, souvent issues de récupérations. J’aime que cette matière vivante porte les marques du temps, les irrégularités, les nœuds ou les fissures – autant de « défauts » que je cherche à sublimer.

Mes outils sont simples : mes mains et des gouges. C’est dans ce dialogue direct avec le bois que se construit l’œuvre, dans une forme de respect mutuel et d’écoute du matériau.

Mon souhait est que chaque sculpture interpelle autant qu’elle émerveille. Qu’elle invite à ralentir, à observer, à ressentir. Qu’elle ouvre un espace de réflexion, autant sur notre lien à la nature que sur notre place dans la société.

Mon prochain voyage artistique m'attend, une nouvelle page blanche de bois brut à façonner en une histoire unique. J'invite chacun à se joindre à moi dans cette aventure, à découvrir l'art au rythme de la vie.